Le président de la chambre basse du parlement,Vital Kamerhe, se retrouve une fois de plus au cœur d’un séisme politique et judiciaire sans précédent tout juste l’ouverture la session de septembre.
Une pétition signée par plus de 260 députés exige sa destitution, invoquant une gestion opaque, le blocage du contrôle parlementaire et dix mois d’arriérés dans les frais de fonctionnement et d’autre part accusé de détournement de fonds publics à hauteur de 9 millions de dollars américains
Face à cette tempête politique, Kamerhe a choisi l’humilité. Dans un discours empreint de gravité, il a reconnu les tensions et présenté ses excuses:
« S’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés, heurtés ou dérangés de quelque manière que ce soit par ma conduite ou mes propos, qu’ils daignent accepter l’expression de mes regrets les plus sincères, et j’implore leur pardon. » a-t-il dit.
Mais derrière cette posture apaisante, une phrase a résonné comme un rappel historique.
« Le conflit avec le Rwanda m’avait déjà fait perdre la présidence de l’Assemblée nationale à l’époque. »
Un aveu qui sonne comme un avertissement: les turbulences politiques ne sont pas nouvelles pour lui, mais cette fois, elles pourraient être fatales.
*Un passé judiciaire qui refait surface*
Après avoir échappé au très médiatisé _procès des 100 jours_, Vital Kamerhe se retrouve à nouveau dans le viseur de la justice. Un nouveau dossier de 9 millions de dollars américains serait en cours d’examen, ravivant les soupçons de détournement et de mauvaise gouvernance.
Selon la CENAREF, le président de l’Assemblée nationale aurait ouvert un compte bancaire fictif, alimenté par les fonds nationale mais non inscrit dans les livres de comptable officiels.
Le montant du détournement présumé s’élèverait à 9 000 000 millions, un chiffre qui fait écho à l’affaire des 100 jours en 2020.
Le procureur général près la cour de cassation a été saisi pour l’ouverture d’une enquête. Ce nouveau dossier n’est pas sans rappeler les accusations passées, ravivant les plaies d’une justice encore en quête de crédibilité.
*Entre manœuvres politiques et crise institutionnelle*
La pétition dépasse les clivages partisans. Même l’UDPS, parti présidentiel, s’est publiquement désolidarisé de l’initiative, affirmant que « la pétition n’est pas une affaire de l’UDPS »⁽. Ce désengagement stratégique illustre la complexité des alliances au sein de l’Union sacrée.
*Kamerhe échappera-t-il à son sort?*
La question reste entière. S’il a su survivre à des tempêtes judiciaires et politiques par le passé, cette nouvelle crise pourrait bien être celle de trop. Entre les pressions parlementaires, les enquêtes financières et les calculs électoraux, Vital Kamerhe joue une partie serrée. Son avenir politique dépendra autant de sa capacité à mobiliser ses soutiens que de la volonté du président Tshisekedi de préserver l’équilibre fragile de la majorité.
Dans une démocratie en quête de transparence, peut-on encore survivre à tant de controverses sans en payer le prix ? S’interroge l’opinion.
Antonius BAFUNYEMBAKA