
Bukavu, joyau du Sud-Kivu, se trouve aujourd’hui pris dans un étau implacable
Déjà fragilisée par une crise humanitaire sans précédent, la ville est désormais confrontée à une pénurie d’eau potable qui menace de précipiter ses habitants dans un abîme de souffrances.
Dans les quartiers autrefois animés de « Constermasville », les robinets sont désespérément secs.
Ailleurs, les compteurs disparaissent, emportés par des agents de la Regideso, témoignant d’une situation qui atteint des proportions alarmantes.
« L’eau est devenue notre fardeau », confie Aline S., une habitante de Kadutu. « Nous nous levons à l’aube, à 4 ou 5 heures, pour aller chercher de l’eau.
Notre voisine a été victime de violences la semaine dernière, alors qu’elle se rendait à la source. La peur nous tenaille, mais nous n’avons pas le choix. »
Maman KABI, mère de quatre enfants, dénonce l’insensibilité des agents de la Regideso en ces temps de guerre. « Pour recouvrer les factures impayées, ils ne se contentent plus de couper l’eau, ils arrachent les tuyaux, en pleine crise financière ! », s’indigne-t-elle.
Cette pénurie d’eau, dans un contexte de conflit, engendre une crise sanitaire majeure. François KAJIRAMUGABI i, candidat au doctorat en sciences infirmières, alerte sur les conséquences désastreuses : « Cette pénurie d’eau, en temps de guerre, déchire non seulement les corps, mais aussi le tissu social et les infrastructures de santé, compromettant l’avenir des générations futures. »
Les enfants grandissent dans un climat de peur et de privation, tandis que les mères sont privées de soins essentiels.
Les effets à long terme sont terrifiants : des générations entières marquées par la malnutrition, les maladies et la perte d’opportunités éducatives.
Face à cette urgence, une mobilisation collective est impérative. Le gouvernement, les organisations internationales, les acteurs locaux et chaque citoyen doivent unir leurs forces pour sauver des vies et garantir un avenir meilleur.
« Sans accès à l’eau, la préservation d’un environnement sain n’est qu’un vœu pieux », souligne François KAJIRAMUGABI. « Nous avons le devoir moral d’agir ensemble, maintenant, pour assurer la santé durable de ces communautés vulnérables. »
C’est par une action collective, à tous les niveaux, que nous pourrons restaurer l’espoir, garantir l’accès à l’eau potable et permettre à ces populations de reconstruire une vie digne.
Contacté à ce sujet , le service de la communication de la Regideso/sud-kivu invite les abonnés à la patiente pendant cette période.
Laurent Katete